Linogravure – nom féminin – Gravure utilisant le linoléum comme support (dictionnaire Le Robert)
La linogravure
La gravure en relief
C’est la technique la plus courante : on creuse les parties du linoléum que l’on souhaite laisser blanches sur l’impression. Les parties en relief sont encrées et imprimées. Facile à mettre en œuvre elle permet des images contrastées. La plupart des linogravures que l’on trouve sont réalisées selon cette technique.
La gravure en creux
La gravure mixte
La gravure mixte combine les techniques de la gravure en relief et en creux. Certaines parties du linoléum sont en relief, d’autres en creux. Cette technique offre une grande liberté créative et permet de réaliser des images complexes. Les estampes japonaises ukiyo-e utilisent souvent des techniques mixtes.
Les autres variations
- La linogravure polychrome : En créant plusieurs planches, chacune représentant une couleur, il est possible de réaliser des impressions polychromes.
- La linogravure en réduction : Variante de la linogravure polychrome. Au lieu de créer une planche par couleur comme dans la méthode précédente, l’artiste grave (et donc réduit) progressivement la plaque en enlevant les zones qui correspondront aux couleurs successives.
Le linoleum
Vous l’aurez compris, pas de linogravure sans linoleum.
Composition
Le linoléum est un matériau composite obtenu par la calandrage d’une pâte à base d’huile de lin oxydée, de charges minérales (comme le carbonate de calcium), de farines naturelles (bois, liège) et de pigments. Cette pâte est appliquée sur une toile de jute, qui sert de support et renforce la structure du revêtement.
Un matériau écologique
Composé à plus de 90% d’ingrédients naturels renouvelables, le linoléum est un choix respectueux de l’environnement. L’huile de lin, la farine de bois et les résines naturelles utilisées dans sa fabrication sont issues de ressources durables. De plus, le linoléum est biodégradable et ne contient pas de composés organiques volatils (COV).
Un matériau chargé d'histoire
Le linoléum, un voyage dans le temps
Le linoléum, ce revêtement de sol à l’aspect intemporel, cache une histoire riche et surprenante. Loin d’être un simple matériau de construction, il est le fruit d’une longue quête pour concilier esthétique, durabilité et hygiène.
Des origines à la révolution industrielle
Les prémices du linoléum remontent au XIXe siècle. Les industriels de l’époque étaient à la recherche d’un revêtement de sol résistant et facile d’entretien pour répondre aux besoins croissants des habitations et des lieux publics. Les premiers essais se basaient sur des mélanges de caoutchouc et de liège, mais c’est l’Anglais Frederick Walton qui révolutionna le secteur en 1863.
En remplaçant le caoutchouc par de l’huile de lin oxydée, il obtint une matière souple et résistante, à laquelle il donna le nom de « linoléum ». Ce nouveau revêtement connut rapidement un succès fulgurant, séduisant par son aspect chaleureux et ses propriétés antibactériennes.
L'apogée du linoléum
Au début du XXe siècle, le linoléum était omniprésent. On le trouvait dans les écoles, les hôpitaux, les usines, mais aussi dans les maisons bourgeoises. Ses motifs géométriques et floraux, souvent inspirés de l’Art Nouveau, en faisaient un élément de décoration à part entière.
Le déclin et la renaissance
L’arrivée des matières plastiques dans les années 1950 marqua le début du déclin du linoléum. Plus économique et plus facile à mettre en œuvre, le PVC prit rapidement le dessus. Pourtant, les qualités intrinsèques du linoléum ne furent pas oubliées. Ces dernières années, on assiste à un véritable retour en grâce de ce revêtement naturel car les consommateurs, soucieux de l’environnement et de leur santé, recherchent des matériaux sains et durables.
Le linoleum et l'art
Le linoléum, bien qu’il soit souvent associé à nos sols, a une histoire artistique riche et passionnante. Il a permis à de nombreux artistes d’exprimer leur créativité et de créer des œuvres originales et singulières.
Du matériau de construction à la toile de l'artiste
Initialement conçu pour les sols, le linoléum a rapidement séduit les artistes par ses qualités intrinsèques : sa texture souple, sa capacité à retenir l’encre et sa relative facilité de gravure. Loin d’être un simple matériau de substitution à la gravure sur bois, il est devenu un support de prédilection pour de nombreuses techniques artistiques, en particulier la linogravure.
La linogravure : une technique à part entière
La linogravure a connu un essor considérable au début du XXe siècle. Les artistes ont été attirés par la souplesse de ce matériau qui permettait de créer des lignes plus douces et des dégradés plus subtils que sur une planche de bois.
Les artistes
Des artistes comme Kandinsky et Rodchenko ont rapidement adopté la linogravure, séduits par la possibilité de créer des œuvres graphiques dynamiques et colorées.
La linogravure s’est ensuite démocratisée, séduisant les amateurs d’art et les étudiants en arts plastiques.
Et si la linogravure a connu un certain déclin avec l’avènement de l’impression numérique, elle connaît un regain d’intérêt ces dernières années. Les artistes contemporains redécouvrent les qualités de ce matériau et l’intègrent dans leurs créations. Le linoléum, loin d’être un matériau du passé, est donc bien vivant et continue d’inspirer les artistes du monde entier.